Réflexions, spiritualité, coups de coeur... Poète et prophète sévissant sur Internet, le Moineau se réclame du Christianisme social et du Carrefour de Chrétiens Inclusifs, et ne demande l'autorisation de personne pour proclamer la bonne nouvelle de l'amour de Dieu révélé en Jésus Christ pour tous et toutes sans exception.

vendredi 17 juillet 2009

A propos de canards


J'aime infiniment cette magie qui fait que nous associons un mot ou une idée à une personne. Ainsi, je ne passe jamais à travers la forêt de Soignes sans penser à ma mère, parce que, lorsque nous y passions en voiture, quand j'étais enfant, elle disait toujours, immanquablement, "La forêt de Soignes, c'est la plus belle hêtraie d'Europe". Et quand je vois une pièce de monnaie par terre, je la ramasse en pensant à cette aïeule que je n'ai pas connue mais qui disait à mon père "Celui qui ne ramasse pas un sou ne sera jamais riche". Je ne serai jamais riche, mais je ramasse, avec les sous, la trace qu'elle a laissé sur terre.

Depuis mai, je ne regarderai plus un canard sans penser à Jean-Michel, le prieur de la Communion Béthanie. Lors de la retraite du Carrefour Chrétien Inclusifs, Jean-Michel a proposé une méditation simple et riche qui allait droit à l'âme. Un des passages dont je me souviendrai longtemps parlait de la contemplation. Il évoquait la scène cruelle d'une mère disant à son enfant de 5 ans qui s'arrêtait devant un bassin, au parc, pour regarder un canard "Dépèche-toi, ne perds pas ton temps!" Et Jean-Michel qui avait été témoin de cette scène et restait secoué par l'horreur d'une éducation utilitarsiste où un enfant de 5 ans est sommé de se dépècher plutôt que de regarder le monde qui l'entourage, de nous partager son indignation : "Ce n'est pas perdre son temps que d'admirer un canard!"

Depuis, j'admire mieux les canards. Et je pense à Jean-Michel et à la retraite chaque fois que j'admire un canard. C'est, en effet, tout sauf une perte de temps.

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