vendredi 31 juillet 2009
Haiku
jeudi 30 juillet 2009
[Histoire] Le pasteur Doucé



J'ai fait un peu de recherches. Wikipedia, et des sites d'actus et d'archives.

mercredi 29 juillet 2009
Un clin d'oeil aux copines

ça faisait vraiment du bien de voir ainsi l'espace public envahi par des slogans invitant les femmes à se libérer des tyranies patriarcales. Merci merci merci aux copines qui ont fait ça!
mardi 28 juillet 2009
Ce tremblement de taire... [2/3]
- Pendant l'enseignement de Jean-Michel, à travers Jean-Michel, c'est bien une grosse louche d'amour de Dieu qu'on se prend en pleine poire (et qu'on ne se prendrait pas, si on n'était pas là, et si Jean-Michel ne faisait pas l'intermédiaire).
- Le temps de méditation à la fin de cet enseignement. Couchée dans l'herbe, face contre ciel, recevant le soleil et le vent.
- Un Notre Père chanté, à quelques uns (nous étions sept ou huit, en cercle) suivant l'invitation de T., autour du feu de camp, au coeur de la nuit. Moment d'une rare et indicible grandeur.
lundi 27 juillet 2009
Un couple qui dansait...
Samedi un peu de rangement et d'écriture, un verre en terrasse au soleil dans le centre-ville avec mon amie D., quelques courses à l'épicerie bio et dans des librairies (on ne se refait pas), et pour terminer la journée en beauté, une part de Scrabble avec L. qui dormait chez moi (comme plusieurs autres week-end de l'été, parce qu'elle a besoin d'un pied-à-terre pour un boulot saisonnier).
Dimanche, je me suis longuement baladée en ville avec D., une jeune amie française. Un vrai plaisir de flâner sous le soleil, dans les rues pleine de monde joyeux, de manger en terrasse, et de filer l'après-midi voir la fausse plage qu'on a installée au bord du canal. Enfants qui jouent dans le sable, bars à cocktails, espaces pour le sport (beach volley), la musique et la danse. Un monde fou, de tous âges, toutes couleurs, tous calibres, très très diversifié, s'amusait là : en trois pas, on croise des mamies, des grands types, des moins grands, des musiciens, des grosses dames, des noirs, des jaunes, des roses, des blancs qui vont virer au rouge si le soleil persiste, des gamins sautant dans les jets d'eaux, des couples en maillot s'enduisant d'huile comme à la vraie plage, des jeunes filles portant un foulard, des quadras gays regroupés près du drapeau arc-en-ciel du thé dansant, des femmes enceintes (beaucoup), et de gens portant de très jeunes bébés...


La plage.

La bibliothèque de la plage!

Le show de salsa
Sur la scène principale de la "plage", un show salsa, un bal, devant la scène, un plancher, des danseurs, plus ou moins doués, plutôt plus que moins, manifestement très heureux d'avoir l'occasion de passer l'après-midi à danser, beaux à voir. Mais ceux qui crevaient vraiment la foule, ceux qui faisaient tourner toutes les têtes, et que nous avons été plusieurs à prendre en photo, sans pouvoir nous en empêcher, c'était un couple qui dansait un peu maladroitement. Ils avaient, à vue de nez, 85 ans chacun, un grand monsieur tout blanc, une petite dame qui tenait son sac à main (où je l'ai vue ranger un livre de poche, ce qui me l'a rendue très sympathique) et sa canne. Et ils dansaient. Oh, ça ne virevoltait pas, par moments c'était un peu hasardeux, mais leurs tentatives de faire encore des figures imaginatives malgré leur fragilité et leur équilibre affaibli, leurs regards, leurs sourires, leur aisance à évoluer sur cette piste, leur façon d'applaudir à la fin de chaque morceau, leur complicité, oh leur complicité!

Voilà l'image que j'ai tant aimé voir ce week-end, les mains de ces deux-là, image volée pendant la pause où le bal cédait cinq minutes la place au show, qu'ils regardaient trois couples d'impressionants jeunes danseurs, et que je ne voyais plus qu'eux, ces deux très vieux amoureux qui aiment danser, et qui dansent.
dimanche 26 juillet 2009
[O] Deux pains, cinq poissons

[Jean 6,1-15]
38 Mais il leur dit : Combien de pains avez-vous ? Allez et regardez. Et quand ils le surent, ils disent : Cinq, et deux poissons. |
- d'abord, même un enfant de 7 ans se rend bien compte que ça ne tient pas la route (il suffit d'avoir voulu un jour manger à 12 un gateau de 2 personnes pour voir où est le problème);
- ensuite, cela rend l'Evangile un peu gnangnan, on précipite les enfants vers une morale un peu téléguidée : il faut partager avec ses petits camarades. C'est guimauve, c'est moralisateur, on dirait un mauvais épisode de la Petite Maison dans la Prairie. Jésus vaut mieux que ça, non?
samedi 25 juillet 2009
[Zik] Vous (re-)prendrez bien un peu de belladonne?
«Musique résolument moderne, techno-bidouillages agrémentés d’instruments médiévaux, chansons résolument «de femmes», hymne au saphisme, à l’amour libre, salut aux femmes d’Algérie, bras d’honneur au sida comme au fascisme…Et le tout laisse une impression de pureté.»
Quant au troisième groupe que j'aimerais vous présenter, il s'agit plutôt d'une chanteuse, Anne Raymon (accompagnée à la basse par la sémillante Malika). Je l'ai vue plusieurs fois sur scène avec énormément de plaisir, mais comme elle n'a ni myspace, ni autre site promotionnel, je ne peux vous la faire écouter. C'est dommage, vraiment dommage. Mais bon, sachez qu'elle a du talent, une bien belle voix, des textes qui coupent le souffle (pas tous, certains font rire) ...
vendredi 24 juillet 2009
Ce tremblement de taire... [1/3]

Il y a des jours, comme ça, l'amour de Dieu vous tombe dessus sans trop crier gare; c'est bon, c'est chaud, et en plus c'est gratuit. On sent qu'on est aiméE, ou on s'en souvient, il fait soleil sur l'âme et vraiment, on soupirerait d'aise pour moins, bien moins que ça.
La photo de couverture
Un mur de claviers, parmi les autres choses mémorables de l'expo All we need [Esch/Belval, Grand-Duché de Luxembourg, 2007.]
jeudi 23 juillet 2009
Poésie
Le velours sous ta peau crisse des sables gris
Des olives noires comme l'or de tes yeux
Oh aimée des mirages
Aimée des déserts
Sillage des campements sous la pierre
Ta bouche assoiffée des oasis
Claire dans le ciel
mercredi 22 juillet 2009
Long week-end, fête nationale, cours de drague et feu d'artifice.
mardi 21 juillet 2009
Fête nationale
lundi 20 juillet 2009
Brouillard éditorial
dimanche 19 juillet 2009
Un voyage en Bretagne
Pas le temps d'écrire aujourd'hui.... je poste un texte ancien, au goût de vacances.
______________
Un morceau de la mer posé au coin des yeux. L'entrelacs des
Nuées, des vagues et du silence. Un sursaut de marées pour habiller les jours…
Votre Bretagne ainsi, bleue, sans cesse je l'ai rêvée.
On dit que par là-bas vivent des elfes sages; qu'il
Y a dans les bois les enfants de Merlin; que les nuits sont festives et les oiseaux volages.
A n'en plus trop savoir où vos nuages pleuvent, je suis, un instant, la petite sœur de
Guenièvre, la fille impétueuse de temps immémoriaux.
Et je marche, et je marche.
Et mes pas sont salés comme un vieux coquillage. Mes pas sont
Nus, tendres, affamés de sable et de boue.
Brocéliande, nom magique, berceuse de mes nostalgies.
Rennes vient à l'oreille, autre nom, autre mystère.
Eclats secrets d'une ville inconnue…
Tant de mots qui attendent que s'envolent vers la nuit les
Ailes des poètes, leurs plumes de maudits, et la douce morsure de leurs songes !
Grimoires oubliés, ouvrez-vous sous nos caresses, livres des
Nymphes, chantez pour nous ! Il nous reste mille choses à dire, mille découvertes, mille
samedi 18 juillet 2009
Prière pour le septième jour
bénis les instants où nous nous arrêtons,
bénis les moments où je m'arrête, les heures où je ne fais rien,
bénis le temps où je ne cherche pas à faire à tout prix,
le temps où je laisse advenir les choses plutôt que de forcer ce que je crois être nécessaire,
où je ne m'oblige pas absolument à être dans l'utile et dans la complémentarité,
bénis Seigneur mes non-projets d'avenir,
mes silences, mes doutes.
Bénis Seigneur les gens qui doutent,
la communion des hésitants, la fraternité des indécis.
Couvre de ta tendresse ceux qui ne font rien,
ceux qui se contentent de vivre,
ceux qui ne travaillent pas, ceux qui ne méritent pas,
ceux qui ne produisent pas,
les laissés-pour-compte du capitalisme et du rationalisme.
Délivre-nous de la froideur des justes et des juges,
des arrivistes et des battants.
Garde-nous dans les ailes du silence,
et bénis-nous, Seigneur,
quand nous osons nous tenir sans rien faire dans ton mystère.
vendredi 17 juillet 2009
A propos de canards

J'aime infiniment cette magie qui fait que nous associons un mot ou une idée à une personne. Ainsi, je ne passe jamais à travers la forêt de Soignes sans penser à ma mère, parce que, lorsque nous y passions en voiture, quand j'étais enfant, elle disait toujours, immanquablement, "La forêt de Soignes, c'est la plus belle hêtraie d'Europe". Et quand je vois une pièce de monnaie par terre, je la ramasse en pensant à cette aïeule que je n'ai pas connue mais qui disait à mon père "Celui qui ne ramasse pas un sou ne sera jamais riche". Je ne serai jamais riche, mais je ramasse, avec les sous, la trace qu'elle a laissé sur terre.
Depuis mai, je ne regarderai plus un canard sans penser à Jean-Michel, le prieur de la Communion Béthanie. Lors de la retraite du Carrefour Chrétien Inclusifs, Jean-Michel a proposé une méditation simple et riche qui allait droit à l'âme. Un des passages dont je me souviendrai longtemps parlait de la contemplation. Il évoquait la scène cruelle d'une mère disant à son enfant de 5 ans qui s'arrêtait devant un bassin, au parc, pour regarder un canard "Dépèche-toi, ne perds pas ton temps!" Et Jean-Michel qui avait été témoin de cette scène et restait secoué par l'horreur d'une éducation utilitarsiste où un enfant de 5 ans est sommé de se dépècher plutôt que de regarder le monde qui l'entourage, de nous partager son indignation : "Ce n'est pas perdre son temps que d'admirer un canard!"
Depuis, j'admire mieux les canards. Et je pense à Jean-Michel et à la retraite chaque fois que j'admire un canard. C'est, en effet, tout sauf une perte de temps.
jeudi 16 juillet 2009
Pourquoi Paule?
Je ne m'appelle pas vraiment Paule. C'est juste un pseudonyme que j'ai choisi pour ce blog, par soucis de discrétion, de même que j'entends, comme le font plusieurs de mes amis, désigner les personnes dont je parle par des pseudos (s'ils en ont), ou par l'initiale de leur prénom. Cela me permettra de dire plus, de dévoiler davantage, sans risquer d'être explicitement retrouvée par les moteurs de recherche comme auteure de ces lignes.
D'accord, dit mon amie A., mais pourquoi Paule?
Pourquoi pas Odette, Gisèle, Juliette, Clothilde, Françoise, Cybèle, Sappho ou Bérénice?
Ouch comment dire? En tout cas, quelque chose de l'ordre d'une explication, mais qui va sembler à A. se trouver à des années-lumière de son univers.
Paule parce que Paul. De Tarse. L'apôtre. Spontanément, sans chercher plus loin. Parce que ce blog est venu à un moment où je pensais à Paul, sur le chemin de Damas, foudroyé par la rencontre de l'amour du Christ, et empressé de le crier partout.
Parce que ceci, je le crains, est un blog apostolique. Rien moins que ça. Mais ne partez pas, il y aura aussi des recettes de cuisine et des poèmes érotiques.
mercredi 15 juillet 2009
Denrées périmées

Aujourd'hui après-midi, je suis allée aider C. et Y. à emballer les affaires pour le déménagement. Un moment heureux, puisque ces deux-là qui se sont rencontrés, sont tombés (follement et romantiquement) amoureux, sont heureux de s'installer ensemble...
Mais quelle affaire, de vider un appartement, de s'installer dans la maison de l'autre! Que de négociations (plus intérieures que de couple, peut-être) pour mon amie C. Comment choisir ce qu'on emporte, ce qu'on laisse, ce qu'on donne, ce qu'on jette?
Naturellement, ils sont tous les deux plutôt du genre à tout garder, et laisser un objet en arrière est un arrachement. En plus, C. a récolté à la maison pas mal de brols d'autres personnes (fauteuils de l'oncle Machin, bidules de la mère de son ex-mari, etc etc).
Je me suis attelée avec beaucoup d'entrain à vider les placards de la cuisine. Il est extrêmement jouissif de ranger par le vide, en jetant les vielles boites périmées. (oui, oui, je dénonce : elle avait encore de la levure de bière en paillettes, périmée depuis le 20 mars 1998). Chez les autres, c'est toujours plus drôle : on peut s'amuser tranquillement de l'absurdité d'avoir chez soi 3 boites de chapelure, un stock de maïzéna, des tas de sachets de thé que personne, manifestement, ne boira jamais, à moins d'organiser une tea party et d'inviter la moitié de la ville.
Bien sûr, j'ai le même genre de choses dans mes propres placards, mais chez moi, on ne sait jamais, ça pourrait vraiment servir.
Tout comme ce que C. m'a donné, selon la bonne vieille méthode qui veut que ce qu'on n'a pas le cœur de jeter, il faut le donner à autrui à qui cela fera plaisir. J'ai donc emporté, toute contente, en souvenir de cette belle après-midi : un vieux livre de cuisine Liebig des années 60, un vase tupperware (si, si, ça existe!), une bague canadienne en bois (fort jolie, même si objectivement un peu petite pour ma main) et un signet en raffia.
Rien que de l'utile dont je vais vraiment me servir! Un jour.
mardi 14 juillet 2009
Cartoons féministes
En me promenant sur le net ce soir, je trouve le site de Barry Deutsch : une merveilleuse mine de cartoons de gauche, féministes, etc...
En voici un sur le fardeau de l'homme blanc/hétéro/valide... qui comme chacunE sait est bien malmené par toutes ces politiques anti-discrimination qui le lèsent et ne tiennent pas compte des difficultés que lui aussi doit afffronter, le pauvre chéri.
à découvrir sur www.leftycartoons.com et consommer sans modération.
lundi 13 juillet 2009
Lamento
Une aigreur, dites-vous, comme si j'étais aigre, et vous gonflés de lumière. Droits, et beaux, et blonds, bien rangés dans la chapelle, sans bruit, sans laisser de traces, vous avez confisqué l'amour de Dieu.
L'amour de Dieu pourtant, c'était pour tous, c'était pour toutes, il y avait de la place pour chacun dans ses éclaboussements. Sans conditions.
Donné, donné, donné. Dans une éblouissante splendeur.
Dieu donné dans les traces de nos mains, dans les éclaboussements, Dieu qui ne demande rien aux hommes que d'aimer et de croître. Dieu d'amour, on ne le dira jamais assez, on ne le criera jamais assez, Dieu d'amour et d'amour seulement. Grâce inconditionnelle.
Mais vous avez collé vos peurs sur la première pages des évangiles, et les traces de vos petites névroses, et vous avez appelé éclaboussement tout ce qui ne vous ressemblait pas, et vous avez appelé abomination tout ce qui ne vous parlait pas, et vous avez dit que croître ne se fait que dans une seule direction, la juste, la droite, la bien rangée. Vous avez ajouté des "si" à l'amour de Dieu, vous avez érigé des digues de vertu devant le tempétueux amour.
Des ombres, des traces de menaces, des éclaboussements de punitions, des mérites, des indulgences, des pardonnez-moi mon Père, oui, j'ai péché, j'ai tant péché, des trucs sombres qui ne font que croître, de tempétueux coups de machette dans les luxuriantes végétations de la promesse. Voici un catéchisme : tout est domestiqué, dévasté, régulé. Pour le mieux dites-vous, et mes aigreurs fredonnent des mots de haine. J'ai froid chaque fois que vous chassez mes frères de la promesse. J'ai froid et cela me rend mauvaise, méchante comme un fruit avarié.
J'ai froid. Il reste si peu de traces des premiers balbutiements de l'amour de Dieu, des éclaboussements de nuages, des nuées, des splendeurs, des humains appelés à croître en dignité et en tendresse, des tempétueuses libertés du créateur, des végétations nourrissantes, des sources vives, du jardin fleuri de permissions.
Oui, dit Dieu, marche, sois heureux, je t'ai créé dans mon amour, et mon amour n'attend de toi aucune action, aucun exploit. Mon amour veut te permettre de vivre et d'être toi-même. Infiniment.
Tu n'auras plus jamais soif. Je suis la source où tu pourras toujours boire, quelles que soient tes fragilités. Tu n'as pas à mériter de boire. Tu n'as pas à me mériter.
Mais les mots de Dieu n'arrivent plus aux oreilles des hommes. Les mots de Dieu se perdent, traces brumeuses dans la nuit, éclaboussements sur la route des peuples errants dans le désert, les mots de Dieu qui voudraient croître encore et encore, et courir follement à la surface des eaux, jouer dans les fontaines, chanter dans les oreilles de la création tout entière, les mots d'amour infini, tempétueux, annoncés à toutes les générations, à la terre entière, au règne animal, à la végétation, au jardin fleuri, aux rochers, aux galets, au caillou, au sable, les mots de Dieu se fanent à la lisière des églises. Là, on dit : "voici ce qui est permis, voici ce qui est interdit". L'amour devient affaire d'interdiction. Les feux que l'Esprit allume dans nos obscurités sont éteints aussitôt par ceux qui devraient souffler sur la braise pour aviver l'espoir. La promesse de flamme est engrillagée dans des règlement et les feux de l'amour ne sont plus que le titre d'un divertissement.
Dieu dit : Aimez-vous les uns les autres.
Dieu dit : Comme Je vous aime.
Mais nous n'entendons plus cet amour. Mes frères n'entendent plus cet amour. Ce dont nous avons soif nous a été confisqué. L'aube, la promesse, la joie, l'espérance.
Les prêtres sont venus. Ils ont dit que notre amour n'est pas agréable à Dieu, et tu es parti. Mon frère est parti, et le frère de mon frère, et le frère du frère de mon frère.
Il reste si peu. Des traces, des traces encore, la nuit constellée de regrets, des éclaboussements de givre sur nos âmes, et ce qui pourrait croître et qui ne croît pas, ce qui pourrait croire et qui ne croit plus.
Il reste le rêve tempétueux qu'aimer pourrait vouloir dire quelque chose. Il reste que oui, encore et encore je dirai : Dieu nous aime inconditionnellement et cela veut dire quelque chose. Il reste des végétations saccagées, des ozones troués, des désastres, des famines, des guerres, des jardins de fleurs fanées, et quand même, parfois, au milieu de tout ce carnage, des jardins fleuris.
Il reste de l'obscurité et la lumière annoncée à tous. Il reste les restes. Les pleurs de ceux que le mépris des hommes a jeté hors des églises. Les mots de colère et de tristesse. Il reste nos amours que leurs églises ne béniront pas. Il reste vos larmes, nos larmes, et le sel de nos larmes est encore le sel de la terre.
Il reste la Parole, l'amour, et dans trois gouttes de mots, la gloire de Dieu.
dimanche 12 juillet 2009
Un souvenir de Paris

Aujourd'hui, deux photos prises à Paris, près du Sacré-Cœur, mardi passé.
Et une petite pensée pour D. et H., chez qui j'ai eu le plaisir de passer une nuit bien reposante avant d'explorer Paris.

Donc, l'invitée du jour vit a Paris et a un fort plaisant blog culinaire. (Un de ces jours, il faudra que j'essaye sa recette de topinambours au beurre de sauge)
http://hopieskitchen.blogspot.com/2009/01/legumes-de-la-terre.html
samedi 11 juillet 2009
[Livre] Ceci est ton corps
"Ceci est ton corps" est le journal intime d'un accompagnement : celui d'un prêtre qui partage les derniers mois de la femme avec qui il vivait, la compagne de vie, atteinte d'un cancer qui se généralise. Tout dans ce livre emporte dans une émotion vraie mais extrêmement déstabilisante. Que ce prêtre parle d'une femme, de façon pudique mais néanmoins charnelle... Dès le début, l'Abbé Ringlet, en deux pages, explique sans expliquer, que depuis sa jeunesse, il a été engagé à être "un prêtre pour qui la présence d'une femme serait une bonne nouvelle, accueillie joyeusement, en très heureuse harmonie avec sa vocation". C'est pour lui une évidence qui est dite. Il ne s'y attardera pas : l'essentiel est ailleurs.
L'essentiel est dans le corps souffrant de cette femme qui agonise, de façon extrêmement douloureuse. Dans l'impuissance de celui qui l'accompagne. Dans les maladresses et les beautés de l'adieu. Dans la présence de Dieu.
Tandis que le corps de la femme brûle (littéralement, lors de tentatives désespérées du corps médical, après une chirurgie très lourde, de calciner en elle toute cellule cancéreuse), puis peu à peu se délite vers des soins palliatifs qui semblent peu aptes à l'empêcher de souffrir, les mots de Ringlet sont des mots de détresse et de foi. Car ce prêtre et cette femme profondément croyante sont, jusqu'à l'extrême, à la Maison comme à l'hôpital, noués dans le Notre Père récité ensemble en se tenant la main, et dans l'Eucharistie célébrée sur le lit d'agonie.
Le titre, "Ceci est ton corps", est d'une force et d'une violence inouïe: peut-être sans très bien comprendre ce qu'il écrit au départ dans ce journal "brut de décoffrage", Ringlet nous donne à lire que s'opère une sorte de "transsubstantiation": la passion de l'être humain, de cette femme dont le ventre souffre et hurle, devient la Passion. Son Corps devient le Corps même du Christ, le Corps même de Dieu, incarné en l'humanité souffrante.
Dit comme ça, cela parait sans doute un peu bizarre (j'imagine la tête des lecteurs-trices n'ayant pas un minimum de sympathie pour la théologie catholique!), mais les mots me manquent pour rendre justice à la finesse du texte. On n'est ni dans l'impudeur, ni dans la mièvrerie, on est dans le vrai. Le dénuement, certes, la mise à nu et plus qu'à nu.
J'en ai retiré une impression de blessure. Ce livre sans doute fait écho à mes propres peurs (de perdre des êtres chers), à ma difficulté de parler, communiquer sur la maladie (de mon père, par exemple, actuellement traité pour une Xième réapparition de cellules cancéreuses). A ma solitude, aussi. Qui partage ma vie? De qui suis-je compagne?
Mais surtout, une immense compassion pour l'homme qui a écrit ce livre. J'estime Gabriel Ringlet, que j'ai eu comme professeur, et dont j'ai apprécié l'esprit brillant, la culture et l'humanité. Je lui dois aussi beaucoup, car il m'a rendu un jour un service qui a eu une grande d'importance dans ma vie.
Une amie qui étudiait la communication en 2006 à Louvain-la-Neuve m'a dit "Nous avions cours avec lui cette année-là, je n'ai rien remarqué". Tandis qu'il vivait ces heures d'extrême douleur, il continuait à travailler, donner cours, faire passer des examens, donner des conférences... On le sent empêtré dans ce qu'il décrira pourtant plus tard comme « cette formidable imposture qui fait passer pour du courage le fait de ne pas s’arrêter de travailler ».
Mais s'il a un temps marché comme un brave soldat pour qui "the show must go on" sur les routes du devoir et de la face qu'on sauve, il nous dit aussi qu'en parallèle il a marché sur de bien étranges sentiers, aux confins du mystère évangélique, et combien il a pleuré, combien elle et lui ont pleurer, combien nos corps humains sont des corps qui pleurent, et, étrangement, que Dieu peut s'inviter dans ces corps-là.
Il partage le journal de ce voyage, et c'est un très beau cadeau qu'il nous fait, d'une intense délicatesse et d'une humble générosité. Si l'on accepte le cadeau, on peut en ressortir touché à vif, un peu déboussolé par le voyage, mais étrangement grandi.
Gabriel RINGLET, Ceci est ton corps. Journal d'un dénuement, éditions Albin Michel, 2008.
Les invitéEs
voici la liste des invitées du blog en juillet 2009, par jour, avec leurs blogs, si ils-elles en ont.
1. [10 juillet] Tanaquil
Rien ne vaut une amie comme Tanaquil! Merci à toi d'être toi.
- http://tanaquil123.over-blog.com
Parce que l'intérêt que je trouve à lire ton blog est une des sources de mon désir d'en écrire un à mon tour. Mais aussi parce que je voulais aujourd'hui te partager cette réflexion autour du livre de Gabriel Ringlet. Merci à toi d'être toi.
3. [12 juillet] Hopie's kitchen
Une américaine à Paris.
4. [13 juillet] Aujourd'hui, j'invite M-J, une femme pleine de soleil, amie très chère à mon coeur.
5. [14 juillet] Dephine en invitée du jour. Parce que le 14 juillet, c'est logique de choisir une française (bonne fête à vous, amiEs françaisEs). Parce que j'allais pas la laisser trop loin derrière Hopie dans la liste des invitéEs. Parce que j'ai envie d'inviter des gens qui blogguent, histoire de m'encourager à aller plus loin. Parce que... Parce que rien. Il n'y a pas de logique à l'ordre des invitéEs, joyeux mélange de proches et de moins proches, comme ça, de coup de tête en coup de tête...
6. [15 juillet] Aujourd'hui, j'invite Y. Comme il est très occupé, ces-temps-ci, il ne me lira guère, mais ça ne fait rien. Au rythme d'un invité par jour pendant un an, il faut bien que certains ne me lisent pas. ;-)
7. [16 juillet] A. Parce que.
8. [17 juillet] Le petit frère Jean-Michel, prieur de la Communion Béthanie.
9 & 10. [18&19 juillet] Encore quelqu'un de Béthanie, B., ainsi que M., sa compagne. En leur souhaitant un bel été...
20. [29 juillet] Assez de chrétiens pour le moment (ou déjà trop?^^), invitons un peu de copines féministes et non- croyantes! Aujourd'hui, C. Qui a un blog franchement intéressant (c'est autre chose que le parpaillot d'hier, mais c'est aussi intelligent!). Et j'ai un coup de coeur pour l'article de saison que voilà: