Réflexions, spiritualité, coups de coeur... Poète et prophète sévissant sur Internet, le Moineau se réclame du Christianisme social et du Carrefour de Chrétiens Inclusifs, et ne demande l'autorisation de personne pour proclamer la bonne nouvelle de l'amour de Dieu révélé en Jésus Christ pour tous et toutes sans exception.

mardi 13 octobre 2009

Une réponse un peu inattendue

C'est amusant, parfois, comme le simple fait de se mettre en mouvement dans une direction peut mettre les choses en perspective, surtout pour moi qui vit trop souvent "en terre d'apathie", pratique à outrance l'inertie, le doute, la pusillanimité et j'en passe. (En fait, en général, je suis la ligne de moindre résistance, et j'ai à cela quelques vieilles raisons, mais ceci est une autre histoire, qui nous mènerait bien trop loin aujourd'hui).

Donc, poussée par le désir assez vague d'étudier la théologie, par une intuition, sans trop savoir pourquoi ni comment, et par conséquent pas encore tout à fait décidée, je me suis inscrite, "pour voir" et me remettre dans le bain universitaire tout en introduisant des choses plus sérieuses, à un programme intitulé "introduction critique aux religions contemporaines", dont les curieux trouveront une description .

Et voici que patatra, dès le premier cours, c'était le coup de foudre, le "bon sang mais c'est bien sûr!", Archimède en sa baignoire n'aurait pu jubiler davantage. J'aime ça. J'aime ça, à un point que je ne saurais dire. Peut-être ai-je étouffé bien fort mon goût des études (on va à l'unif, on a son diplôme, et puis on trouve un métier sérieux pour gagner sa vie et ne plus dépendre de papa-maman, voilà ce qu'on fait quand on est jeune et qu'on a plein de raisons de ne pas oser vivre sa vie à soi...) Rester dans le domaine de la pensée, la recherche, ce n'était pas possible, pas pensable. Et puis, à 22 ans, j'étais heureuse de quitter les sphères académiques pour me frotter au vrai monde (de prof dans l'enseignement spécial, auprès de jeunes filles porteuses de handicaps et de difficultés, dans une région elle aussi en difficulté). Je n'aurais pas voulu m'enfermer dans une tour d'ivoire (même si les savants voyagent d'unif en unif, ils ne vont souvent que de tour d'ivoire en autre tour d'ivoire, non?)

N'empêche, j'ai des regrets, de je m'accommode de moins en moins. Alors, hier, j'ai fait un tour sur questiondieu.com, et trouvé ceci : un monsieur se demande si commencer des études de théologie pour devenir pasteur, alors qu'il a 53 ans, c'est bien raisonnable. Et on lui répond ("je ne vois pas pourquoi vous ne vous accorderiez pas ce plaisir") sur le terrain du désir qu'il a de faire ces études, sur le terrain du plaisir qu'il y prendra!

Moi qui ai souffert toute mon enfance d'être "traitée d'intello" (devais-je porter une différence difficile à porter?), puis qui ai développé dès l'adolescence des stratégies pour me camoufler dans la masse, et qui, poussant cela au paroxysme, me retrouve adulte à faire un travail qui ne demande aucun effort intellectuel et suis jalouse des autres qui ont des fonctions plus intellectuelles, de recherche, mais voilà essoufflée de découvrir que, non, vraiment je ne peux plus continuer comme ça à m'étouffer, à étouffer cette part vitale de moi qui aime tant penser.

Sur le terrain du désir.

Essoufflée, ou re-soufflée, ré insufflée de désir?

La question initiale (étudier la théologie, mais pourquoi et comment) qui me hantait tant jusqu'il y a peu est alors en voie de résolution. Sans doute que je vais faire le master, donc le comment, il faudra bien le trouver, voilà tout. Quant au pourquoi, la question ne se pose plus vraiment non plus. Je marche, je me glisse, à la rencontre d'une évidence, comme de moi-même.

4 commentaires:

Marie-Françoise. a dit…

J'ai suivi à peu près le même parcours, mais avec la peinture. Heureusement que tu gagnes tout de même quelques années. C'est navrant d'étouffer ses désirs si longtemps. Mais bon, on me l'a dit souvent, l'essentiel, c'est de le faire maintenant. Un jour, j'ai lu un article (dans Le Soir) sur une dame de 70-80 ans qui a fait une licence de philo complète. Pas mal non plus, pas vrai?

Le Moineau a dit…

mercredi 14 octobre 2009
Ah, si c'est la dame à laquelle je pense, pour la philo, je la connais!
Mais elle avait tout de même un avantage : elle touchait l'argent de sa retraite (et n'avait plus ni loyer si prêt hypothécaire à payer)... ça ne s'appelle pas un changement de vie, ça, selon mes critères, mais un moyen agréable d'occuper sa pension. Même si, sur le fond, elle avait effectivement du renoncer plus jeune aux études parce que fille, dans un certain milieu, donc destinée à se marier plutôt qu'à étudier... Donc, oui, sur le fond, c'est peut-être toujours la même histoire, certaines, si elle ne sont pas vivement encouragées à faire ce qu'elles désirent, préfèrent renoncer. parce qu'on est cruches? (Trop gentilles, sont les filles)
:-))
Ah que n'avons nous eu des parents et des adultes autour de nous qui nous poussent à oser la peinture, la philo, ou ...

Bonne peinture à toi. ça vaut la peine! Et bons voeux pour demain (je ne pourrai malheureusement pas me libérer pour le vernissage, mais essayerai de voir l'expo à un autre moment).

brigit a dit…

How's GREAT ;-DDDD
je suis contente pour toi, ton désir/plaisir est contagieux et qu'est ce que c'est bien quand on sent enfin que 'c'est ça', on y est, plus besoin de tourner en rond..

..je suis pas sûre de l'avoir trouvé..mais je cherche

Bisou

chrichrine a dit…

SUPER!!! Je suis très contente pour toi... quel bien, quand on trouve cette évidence!
Je crois que je commence à trouver la mienne comme catéchiste dans l'enseignement spécialisé... alors je peux bien m'imaginer à quel point ça peut te porter!