mardi 27 octobre 2009
[poésie] Violence vieilles
De la mémoire,
viennent griffer la douceur de cette ombre qu'on n'attend qu'à demi
toutes mes blessures d'enfance
Je prends recroquevillée une corde
pour pendre mes illusions à la poutre d'escampette
ou est-ce à la paille de ton oeil que je voudrais me pendre?
J'ai parfois la posture des vestales velues
et trop toujours
le même silence qui hésite au bord du cri.
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lundi 26 octobre 2009
Rencontre avec un poète
mardi 13 octobre 2009
Une réponse un peu inattendue
Donc, poussée par le désir assez vague d'étudier la théologie, par une intuition, sans trop savoir pourquoi ni comment, et par conséquent pas encore tout à fait décidée, je me suis inscrite, "pour voir" et me remettre dans le bain universitaire tout en introduisant des choses plus sérieuses, à un programme intitulé "introduction critique aux religions contemporaines", dont les curieux trouveront une description là.
Et voici que patatra, dès le premier cours, c'était le coup de foudre, le "bon sang mais c'est bien sûr!", Archimède en sa baignoire n'aurait pu jubiler davantage. J'aime ça. J'aime ça, à un point que je ne saurais dire. Peut-être ai-je étouffé bien fort mon goût des études (on va à l'unif, on a son diplôme, et puis on trouve un métier sérieux pour gagner sa vie et ne plus dépendre de papa-maman, voilà ce qu'on fait quand on est jeune et qu'on a plein de raisons de ne pas oser vivre sa vie à soi...) Rester dans le domaine de la pensée, la recherche, ce n'était pas possible, pas pensable. Et puis, à 22 ans, j'étais heureuse de quitter les sphères académiques pour me frotter au vrai monde (de prof dans l'enseignement spécial, auprès de jeunes filles porteuses de handicaps et de difficultés, dans une région elle aussi en difficulté). Je n'aurais pas voulu m'enfermer dans une tour d'ivoire (même si les savants voyagent d'unif en unif, ils ne vont souvent que de tour d'ivoire en autre tour d'ivoire, non?)
N'empêche, j'ai des regrets, de je m'accommode de moins en moins. Alors, hier, j'ai fait un tour sur questiondieu.com, et trouvé ceci : un monsieur se demande si commencer des études de théologie pour devenir pasteur, alors qu'il a 53 ans, c'est bien raisonnable. Et on lui répond ("je ne vois pas pourquoi vous ne vous accorderiez pas ce plaisir") sur le terrain du désir qu'il a de faire ces études, sur le terrain du plaisir qu'il y prendra!
Moi qui ai souffert toute mon enfance d'être "traitée d'intello" (devais-je porter une différence difficile à porter?), puis qui ai développé dès l'adolescence des stratégies pour me camoufler dans la masse, et qui, poussant cela au paroxysme, me retrouve adulte à faire un travail qui ne demande aucun effort intellectuel et suis jalouse des autres qui ont des fonctions plus intellectuelles, de recherche, mais voilà essoufflée de découvrir que, non, vraiment je ne peux plus continuer comme ça à m'étouffer, à étouffer cette part vitale de moi qui aime tant penser.
Sur le terrain du désir.
Essoufflée, ou re-soufflée, ré insufflée de désir?
La question initiale (étudier la théologie, mais pourquoi et comment) qui me hantait tant jusqu'il y a peu est alors en voie de résolution. Sans doute que je vais faire le master, donc le comment, il faudra bien le trouver, voilà tout. Quant au pourquoi, la question ne se pose plus vraiment non plus. Je marche, je me glisse, à la rencontre d'une évidence, comme de moi-même.
lundi 5 octobre 2009
La bénédiction des ânes
dimanche 4 octobre 2009
[EP] J'ai dit oui
Aujourd'hui, ma joie!
Promesse étrange
On m'avait dit que je n'étais rien
Que la fille d'un père, la fiancée du fiancé
On m'avait dit que je n'étais rien sans homme
Que sans homme je ne pouvais rien créer
Que sans homme je ne marcherais pas sur les chemins de l'allégresse
On m'avait dit que je n'étais rien, moi femme de Galilée, sans homme
Sans le regard d'un homme
Sans la permission d'un homme.
On m'avait dit que ce que disent les femmes n'a pas d'importance.
Mais je ne désirais pas tant le regard des hommes
Que de porter en moi ma part d'allégresse
Et devant moi ma part de parole.
Aujourd'hui, ma joie!
Dieu m'a regardée
Dieu a déposé sa promesse à mes pieds
Dieu a murmuré mon nom
A mon oreille Il a déposé un prénom d'enfant
Promesse pour les nations
Promesse de Liberté
Souffle.
J'ai ramassé la promesse entre mes doigts de femme
J'ai dit "Oui, que Ta volonté soit faite"
On m'avait dit que je n'étais rien
Sans la permission d'un homme
Mais je n'ai demandé la permission ni à mon père ni à mon fiancé
J'ai dit oui librement, debout
Libre comme Dieu me voulait
J'ai décidé seule.
Aujourd'hui, ma joie!
J'ai dit oui sans demander la permission de personne.